Illustratrice basée à Épinal, Vosges


Je m'appelle Babayaga Pepperland.
Je suis illustratrice, et je crée des images douces pour raconter des choses un peu dures.
Mon travail tourne autour de la figure féminine : les femmes fortes, les femmes perdues, les femmes qui se transforment en animaux. J’aime explorer ces moments ambigus, un peu dérangeants, qu’on vit tous à un moment ou un autre, et les rendre beaux, presque tendres, par la couleur et le silence du dessin.
Je me nourris de contes, de faits divers, d’ésotérisme, de choses qu’on cache sous le tapis.
Enfant, je passais des heures à regarder des images qui me faisaient à la fois peur et rêver. Aujourd’hui, j’essaie de retrouver cette frontière fragile entre l’inquiétant et le merveilleux.
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Babayaga Pepperland, c’est un clin d'œil à la sorcière qu'on croit cruelle, et à un vinyle oublié de William Sheller. J’aime l’idée qu’un nom trouble attire l’œil, pour mieux révéler ce qu’on préfère souvent cacher.
Crédit : Garretss
Formée aux Beaux-Arts de Metz, d’abord attirée par la peinture à l’huile et la photographie, j’ai finalement trouvé dans la peinture numérique un espace libre et instinctif. J’utilise principalement Adobe Fresco sur tablette graphique pour réaliser mes illustrations, et j’ajoute parfois des éléments complémentaires avec Procreate. Créer ainsi est pour moi une façon de mettre de l’ordre dans mes pensées, de transformer mes obsessions en images.
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Je travaille aujourd’hui avec des maisons d’édition comme Albin Michel, Nathan, Didier Jeunesse tout en poursuivant une pratique plus personnelle, presque confessionnelle.
Je suis fascinée par la façon dont on adoucit les images pour éviter de choquer. À travers mes peintures numériques, je cherche à révéler cette dichotomie en représentant des femmes masquées, symboles de la dissimulation et de la non-assumation de la vérité.
Ces femmes, c’est parfois moi, c’est parfois vous : elles incarnent notre tendance à cacher nos véritables sentiments et réalités. En travaillant sur ce thème, j’explore notre relation à la vérité et critique notre habitude à embellir la réalité pour la rendre plus acceptable.
Mon travail est comme une collection de poupées.
Une poupée est toujours placée quelque part, habillée, mise en scène par une main extérieure. On peut la déshabiller, la maquiller, la casser, la réparer. Elle devient un terrain d’expérimentation : elle incarne la métamorphose, la multiplicité des identités possibles.
Chaque personnage/animal que je dessine est une poupée que l’on place dans un monde où elle n’a pas eu le choix d’aller. Souvent, ce sont des univers étranges, inquiétants ou absurdes, où elle se retrouve sans comprendre comment ni pourquoi.
Comme si ces poupées rejouaient le sentiment d’être déplacé, de ne pas trouver sa place, que beaucoup d’entre nous connaissent.
Elles incarnent cette expérience universelle d’étrangeté au monde, ce moment où l’on se sent étranger à soi-même, comme spectateur de sa propre vie.
En les observant, je cherche à donner une forme à cette sensation de décalage. Créer ces poupées, c’est une manière de transformer l’incompréhension en poésie.
